Motivé par le public qui avait rempli l'église, l'Ensemble Lyrique ARIOSO a donné pendant près de deux heures le meilleur de lui-même. Séquence harmonie.
Une église pleine "pour une fois ! " a souligné avec humour le fondateur du groupe, et un public réceptif, cela aide à faire passer l'émotion.
De belles interprétations: Il faut dire aussi que le programme comportait plus de vingt pièces puisées chez les plus grands de la musique baroque, romantique,lyrique et sacrée. Et autant d'airs familiers que de mélodies plus confidentielles, bref un programme susceptible de plaire à tous les mélomanes, du plus averti au débutant. Emu par les notes pures du Pie Jesu tiré de la messe de requiem en ré mineur de Fauré, séduit par le délicat baroque du Bist du bei mir de Stölzel, le public a apprécié aussi fortement l'interprétation d' Hélène Rivrain dans la déchirante Prière de Tosca de Puccini et la performance vocale qu'exige le Concerto pour une voix de Saint Preux, deux airs périlleux très applaudis.
Michel Cazenove, de sa voix puissante et chaude a remporté un grand succés dans un extrait de l'opérette Balaïka, a su restituer à la Serenata de Toselli, grand mélodiste, son charme et sa simplicité et remettre joliment en mémoire un sonnet de Verlaine écrit en prison( il avait tiré sur Rimbaud) d'où le titre: d'une prison. Une faixà plus tard il attaquait l'une des 200 sardanes du "mestre" Max Havart qui, comme l'on s'y attendait, remportait un vif succés.
Ténor seul ou en choeur: Ingemisco, l'air pour ténor du requiem de Verdi, le cantique Amazing grace qui a traversé les siècles sans prendre une ride, le Largo de Haendel, l'air de la Juive d'Halévy: Rachel, quand du Seigneur, offerts par Philippe Louvet, ont également été très applaudis. Autant que le Qaddish, le Notre Père "primordial" extrait de la liturgie hébraïque et chanté en araméen. En duo avec Hélène Rivrain pour le Pie Jesu du requiem de Webber et l'Ave Maria de Gounod, en trio pour la scène de mariage (avec Michel Cazenove) du Roméo et Juliette de Gounod et en quatuor (avec Vitou Bernabe) pour le Pater noster de Keddrof, on peur dire que le Directeur de l'ensemble lyrique était très présent.
Jean Paul Mignonac, pianiste accompagnateur qui avait régalé le public d'une Fugue et d'un Prélude de Bach, prenait au final son violoncellepour un mélodieux hommage à Casals à travers l'emblématique Cant dels ocells. De toute évidence, une harmonie s'est créée entre musiciens et spectateurs qui ont applaudi à tout rompre, réclamé un bis et le retour du groupe pour un nouveau concert.
Espérance Abad